lundi 27 août 2007, par
Pour Annegret Bollée,
à l’occasion de son 70e anniversaire
L’emploi systématique de notre terme pour désigner des langues se fait attendre. Peut-être précisément parce qu’il présuppose l’emploi d’un substantif désignant des personnes en fonction d’adjectif sans adjonction d’un morphème de dérivation. C’est un peu comme si l’on commençait quelque part à parler de la langue des immigrants comme étant la langue immigrante, puis que l’on passait simplement à l’immigrant. Il sera donc important, à l’avenir, de vérifier si les autres emplois adjectifs de notre terme dans des expressions du type cuisine créole, musique créole, etc. sont antérieurs, simultanés ou, au contraire, postérieurs à celui qui nous intéresse.
Commençons par situer les premières attestations de ce nouvel emploi de notre terme dans leurs contextes respectifs.
1. Le manifeste anti-esclavagiste de 1686
La première attestation, dans un texte espagnol, date de 1686. Cette année-là, trois capucins espagnols, missionnaires à Bissau, envoient au roi Pedro II du Portugal un rapport de dix pages manuscrites que son éditeur, Avelino Teixeira da Mota, n’hésite pas à qualifier de manifeste anti-esclavagiste. Le rédacteur de ce manifeste, daté du 14 avril 1686, se présente comme étant Fray Francisco de la Mota, vice-préfet de la mission des capucins sur la côte de Guinée. Outre la signature de son rédacteur, le document porte celle d’un deuxième capucin, Fray Ángel de Fuente de la Peña. S’y joint encore l’apostille suivante : « Lo contenido en dicho papel acerca del contrato de los negros es verdad, como por mas de 8 años lo e visto y oydo en fe de lo qual firmo Fr. Buenaventura de Maluenda M.io Capuchino. » (cf. l’édition du manifeste dans Mota 1974 : 119-133)
Les capucins ne mâchent pas leurs mots. Se référant à la traite des Noirs, ils affirment dès la première page : « hallamos, por dichos informes y por largas experiençias, que el dicho contrato y compras de negros es illicito, pecaminoso e injusto, ... » (Mota 1974 : 121). Le roi du Portugal est prié de faire étudier le problème « para que, si es illícito [este contrato], V. Mag.d lo prohiba, y se [sic] yo me aluçino, me mande el desengaño, y de uno y otro modo se aseguren las conçiençias de estos pobres y las nuestras » (Mota 1974 : 130).
Pour montrer que la traite manque de fondement légal, le rapport des capucins énumère les diverses manières de faire des esclaves qui ont cours dans les différentes régions de la côte. Pour la Sierra Leone, le texte retient : « La primera [manera] es, y la que tiene mas apariençia de justiçia, quando os [sic] cautiuan por alguno delito que ellos llaman châi. Y esta palabra es criolla y comun en toda la costa, y a mi parecer segun la deriuaçion que veo haçer a los criollos, para su lengua, de la portuguesa, dicha palabra se deriua de achaque » (cf. Mota 1974 : 123). Châi serait donc le terme utilisé par les Africains de la côte pour désigner les crimes imputés à ceux qu’on voulait faire esclaves, et ce mot proviendrait du portugais achaque (cf. espagnol achaque) qui signifiait déjà à l’époque et signifie encore aujourd’hui - entre autre - ’vice’ et ’prétexte’ (cf. Bluteau 1712, 2002 : s.v. achaque) [1].
Cette étymologie de châi n’est pas très convaincante. Mais le passage est instructif à d’autres égards : il nous présente ce mot « criollo » châi comme appartenant à la langue des « criollos » et il nous apprend en plus que ceux-ci sont convaincus que leur langue dérive du portugais. Mais qui sont ces « criollos » ? Le manifeste nous fournit la réponse. Dès la première page, il mentionne « ... los cristianos criollos de esta tierra, que son los que mas entran a comprarlos [esclavos] y siruen de interpretes... » (cf. Mota 1974 : 121). Le esta tierra de cette citation renvoie directement à « ... estas costas, desde el rio de Gambea en cabo Verde asta el cabo y rio de Sierra Leona y Magrabomba ... » (cf. Mota 1974 : 121 [2]).
Autrement dit, les « criollos » de ce texte sont les membres des petites communautés créolophones de ce secteur de la côte qui descendent, d’un côté de commerçants et lançados portugais et capverdiens, et de l’autre d’indigènes africains. On les retrouve d’ailleurs dans une énumération des groupes qui constituent la population de Bissau. Notre texte dit à propos du port de Bissau que « ... ay publaçion de asta 600 christianos, blancos, esclauos y tongomas o criollos, desçendientes de estos gentiles, con quien estan mezclados, ... » (Mota 1974 : 127). Il faut probablement comprendre qu’il y a, entre les chrétiens de Bissau, des Européens (blancs), des esclaves (noirs) et des tongomas ou criollos, qui, eux, sont généralement des mulâtres [3].
Il semble que nos capucins qui, au moment de la rédaction de leur ’Informe’ ne disposaient déjà plus d’une licence pour continuer leur mission à Bissau (cf. Mota 1974 : 41), se soient méfiés du succès de leur démarche auprès du souverain portugais. C’est ce qu’on peut déduire d’un passage du fameux Premier voyage du Sieur de La Courbe fait à la coste d’Afrique en 1685 (voyage qui dure jusqu’en 1686), puisque, selon l’éditeur du manifeste des capucins, c’est à eux que La Courbe se réfère là où le texte publié de son journal reprend après une lacune très regrettable (cf. Mota 1974 : 41-57). La Courbe y mentionne plusieurs problèmes rencontrés par les capucins au cours de leur mission, et il ajoute : « Ils faisoient un grand scrupule de ce qu’on acheptoit des hommes, d’autant qu’ils disoient que la plus part estoient pris injustement, et pour faire connoitre cela à toutte la chretienneté, il [sic] firent un manifeste en latin qu’ils envoyerent en Espagne, en Portugal et en Italie et m’en donnerent un pour apporter en France » (La Courbe, éd. Cultru 1913/1973 : 212). D’après Avelino Teixeira da Mota, il ne peut s’agir que d’une version latine de notre manifeste, plus ou moins identique dans le contenu.
2. Le journal de La Courbe
Un passage de ce journal de La Courbe a longtemps été considéré comme étant la première attestation de l’emploi de notre terme pour désigner une langue. Or, La Courbe parle d’une expérience qui date de 1686 et il rédige son journal - ou la version finale de celui-ci - à une date non précisée postérieure à son retour, tandis que les capucins espagnols écrivent en 1686 et parlent d’une expérience sur les lieux qui s’étend sur huit ans (cf. Mota 1974 : 121 et 133). Le passage de La Courbe se réfère à Albreda, village à l’embouchure de la Gambie que le Français avait visité à l’été 1686. Le voilà : « Il y a parmy eux de certains negres et mulastres qui se disent Portugais, parcequ’ils sont issus de quelques Portugais qui y ont habité autrefois ; ces gens la, outre la langue du pays, parlent encore un certain jargon qui n’a que tres peu de ressemblance a la langue portugaise, et qu’on nomme langue créole, comme dans la mer Méditerranée la langue franque ... » (La Courbe, éd. Cultru 1913/1973 : 192 ; texte cité ou mentionné dans Chaudenson 1979 : 9 et 1995 : 17, Bollée 1998 : 664 et Stein 1998 : 612). Albreda se trouve dans le nord de la zone concernée par le manifeste des capucins. Ceux qui, d’après La Courbe, y parlent créole sont des nègres issus de quelques Portugais, c’est-à-dire des mulâtres. Autrement dit, ce sont des créoles exactement dans le sens qu’a le mot criollos chez les capucins de Bissau.
D’après La Courbe, le créole de ces créoles qui se disent Portugais n’a que très peu de ressemblance avec le portugais, mais on peut être sûr que, comme les créoles de Bissau, ceux d’Albreda sont convaincus que leur langue dérive de la portugaise. La fin de la citation (« ... qu’on nomme langue créole, comme dans la mer Méditerranée la langue franque ... ») nous laisse rêveurs ... Nous y reviendrons.
Plus au sud, un interlocuteur de la Courbe, probablement créole, fait une comparaison humoristique à peine moins intéressante. Écoutons encore une fois La Courbe : « Dans le commancemment que j’arrivay a Cacheau comme je ne sçavois point la langue portugaise, je parlois ordinairement latin ; mais hors les religieux, je trouvois peu de gens qui l’entendissent ; il y avoit pourtant quelques officiers de la garnison qui le parloient un peu ; mais fort imparfaitement et le capitan maure [= pg. capitão mor, J.L.] qui en sçavoit aussy quelque chose dit a ce sujet que je parlois le latin portugais, mais qu’eux parloient le latin creole ... » (La Courbe, éd. Cultru 1913/1973 : 230).
3. Témoignages de l’évêque Vitoriano Portuense
3.1 Témoignages concernant la côte africaine
Huit ans plus tard, en 1694, nous retrouvons le nouvel emploi de notre terme. Cette fois-ci dans un texte portugais avec le pg. crioulo faisant fonction de substantif. Dans une lettre au même roi Pedro II du Portugal, Vitoriano Portuense, évêque de l’énorme diocèse du Cap Vert de 1687/88 à 1706, l’informe que le roi africain de l’île de Bissau « Entende muito bem a língua portuguesa, e podera falar o crioulo / se quisera ; porém, entre todos aqueles reis gentios está introduzido por gravidade o falarem por intérprete ou chalona » (Mota 1974 : 69/70). Deux ans plus tard, dans son compte rendu du baptême in extremis du même souverain africain, l’évêque rapporte les premiers mots du roi, après son baptême dans les termes suivants : « daua mostras de grande consolação, e pera explica lla, tanto que recebeo o baptismo falou (contra o seu costume) esta palaura crioulla : ’Agora mi esta sabe’ » (Mota 1974 : 103). Il y a là une gradation intéressante : ce roi, dont la langue maternelle devait être le papel, comprend le portugais et parle le créole qui est la langue de ses voisins immédiats, bien qu’il évite généralement de le parler pour des raisons protocolaires.
3.2 Témoignages concernant les îles du Cap Vert
Revenu à l’archipel capverdien, l’évêque informe le roi en 1697 des difficultés de communication dans la catéchèse des esclaves : « mesmo os que ficam em Santiago ficam meses e anos sem falarem palavra crioula e só depois de a começarem a falar é que entra o ensino » (cf. Soares 2006 : 188 et Pereira 2006 : 173). En 1700, dans une nouvelle lettre au même destinataire, le même évêque regrette qu’il n’ait pas trouvé, à Santiago, d’esclaves affranchis qui maîtrisent encore quelque langue africaine, mais seulement quelques esclaves qui « se lembravam das línguas maternas e também falavam esta crioula » (cf. Soares 2006 : 189). La langue courante aux îles du Cap Vert est donc aussi le crioulo.
4. Bilan provisoire
4.1 Priorité ibérique ?
Nous avons vu qu’au cours de la dernière quinzaine d’années du XVIIe siècle, des Espagnols, un Français et un Portugais, venus des pays européens respectifs, emploient le mot espagnol criollo, le mot français créole et le mot portugais crioulo pour désigner une langue provenant de la portugaise, mais qui s’en distingue nettement. Seul le voyageur français, qui n’a fait qu’un bref séjour dans la région, thématise cette langue dans son rapport et se sent obligé d’expliquer à ses lecteurs ce que c’est. Les Espagnols et le Portugais ne doutent pas que le roi du Portugal comprenne, lorsqu’on lui parle de la langue créole de Bissau ou de celle des îles du Cap Vert. Il semble donc que, dans les milieux lusophones d’Afrique et d’Europe, on était déjà habitué depuis un certain temps, en 1686, à appliquer le mot crioulo aux créoles portugais de la côte africaine et de l’archipel du Cap Vert. Nous disposons d’un terminus post quem pour ce nouvel emploi : en 1608 le père jésuite António Dias, récemment arrivé dans l’archipel, caractérise la langue qu’il y rencontre comme « língua ’apartada’ do português » (cf. Soares 2006 : 190). Il aurait probablement employé le mot crioulo, si le nouvel emploi de ce mot avait déjà été usuel à ce moment-là.
Appliquer notre terme aux langues qui étaient propres à des personnes qu’on désignait avec ce même terme était partout virtuellement possible. D’autant plus qu’il se trouvait que ces langues s’étaient, comme leurs locuteurs, formées sur place sans être vraiment indigènes. Mais il n’est pas interdit, d’après ce que nous venons de voir, de penser que c’est sur la côte de l’Afrique et au Cap Vert qu’on a effectivement commencé à utiliser le terme pour parler de langues.
4.2 Crioulo = língua dos crioulos
Le manifeste de Bissau est le seul texte à identifier de façon explicite la langue visée dans l’affirmation « Esta palabra es criolla » à « la lengua de los criollos » (« ...segun la deriuaçion que veo haçer a los criollos, para su lengua ... »). Mais l’équation langue créole égale à langue des créoles vaut aussi pour Albreda, à l’embouchure de la Gambie, sauf que ces créoles-là préféraient être appelés Portugais. Cette équation vaut encore pour les îles de Santiago et de Fogo, de l’archipel capverdien, les seules vraiment peuplées à l’époque.
4.3 Crioulos = des personnes qui ont grandi sur place, mais qui n’appartiennent pas à une population indigène
À Bissau et à Albreda, on est crioulo lorsqu’on a grandi sur place ayant une double ascendance, portugaise et africaine. Aux îles, on peut être crioulo sans être mulâtre. Il y avait beaucoup de crioulos cent pour cent noirs, esclaves ou esclaves affranchis, à côté des crioulos à double ascendance. C’est que des deux côtés de l’Atlantique, criollo ou crioulo désignent tout d’abord un être humain élevé sur place qui n’appartient pas à une population indigène, et ceci en principe indépendamment de la couleur de sa peau.
Selon le père jésuite Alonso de Sandoval, qui écrit dans la première moitié du XVIIe siècle à Cartagena de las Indias, il n’était même pas nécessaire d’être né au Cap Vert pour se voir qualifié par les négriers de criollo de Cabo Verde. Il suffisait d’y avoir passé un temps suffisamment long pour s’être adapté à un nouveau mode de vie. Avoir appris à parler créole était probablement le signe le plus évident d’une telle adaptation. Dans les milieux négriers, parler créole avait ainsi tendance à devenir une marque de qualité de la marchandise humaine.
4.4 Une ou plusieurs langues ?
Bien que nous différenciions aujourd’hui pour les variétés linguistiques dont parlent ces textes entre différentes langues créoles, à savoir le créole de la Guinée-Bissau, celui de la Casamance et celui du Cap Vert, il est assez probable que les gens de l’époque n’y aient vu qu’une seule langue. L’étroite parenté de ces créoles n’a jamais été mise en doute et elle devait être encore plus accusée à une époque où les relations entre les trois régions étaient bien plus étroites qu’elles ne le sont aujourd’hui.
4.5 Nom propre ou nom commun ?
Mais même s’il était vrai que le créole de Bissau et celui des îles ne formaient qu’une seule langue, pour les capucins de Bissau, l’évêque de Santiago, et peut-être les locuteurs eux-mêmes, il ne faut pas en conclure que les criollo, créole et crioulo de ces textes, étaient destinés à individualiser une langue à la manière d’un nom propre.
Si tel avait été le cas, les étrangers auraient probablement eu tendance à imiter la prononciation locale du nom de la langue. Les capucins auraient pu nous parler d’une *palabra criola et La Courbe de la *lingoua criola, comme nous parlons aujourd’hui du krio de la Sierra Leone et du Tok Pisin de la Nouvelle Guinée.
En tout cas, nous ne croyons pas que nos auteurs aient voulu nous transmettre un nom propre, mais plutôt qu’ils ont traduit une expression qui désignait une langue en la caractérisant. Ils étaient convaincus que le pg. crioulo (ou un mot créole kriolu) était l’équivalent de leur criollo ou créole et que, si le terme portugais (ou créole) pouvait s’employer pour caractériser une langue, on pouvait faire la même chose avec le terme correspondant de leur propre langue. Ce qu’ils nous disent, c’est que la langue en question est celle des créoles de la région. De la même façon, le « latin créole » du capitão mor de Cacheu est le latin tel que le parlent les créoles de la région.
Précisons toutefois que nous ne prétendons nullement affirmer que le désir d’individualiser, en désignant une langue créole, fût quelque chose d’incompatible avec la mentalité de l’époque. Nous savons par l’intermédiaire d’Alonso de Sandoval que déjà en 1627 on appelait lengua de San Thomé ce qui, de toute évidence, n’est autre que le créole portugais de l’île de São Tomé (cf. Granda Gutiérrez 1970 : 6 qui rappelle à ce propos que nous continuons à appeler Fá d’Ambo le ’falar de Anobom’).
4.6 Un certain rapport entre langues
Qu’un homme de la région nous parle d’un « latin créole » nous semble être un indice précieux. Cet emploi de l’adjectif créole montre que la caractérisation d’une langue par notre terme peut transporter un deuxième sens qui intéressera plus particulièrement les linguistes : aux yeux des créoles qui possèdent des connaissances rudimentaires de latin, le rapport entre ce latin et le latin des latinistes ressemble en quelque sorte à celui existant entre leur créole et le portugais.
Étant donné que les locuteurs de la langue franque de la Méditerranée ne sont pas des créoles, c’est surtout cette reconnaissance intuitive - avant l’an 1700 ! - des rapports spécifiques qu’entretient une langue créole avec une ou plusieurs autres langues qui a pu inspirer l’étonnante comparaison de La Courbe (dont il n’est pas forcément l’inventeur). Les rapports entre la langue créole qu’il a rencontrée et le portugais lui rappelaient un peu ceux qu’entretenait la langue franque avec les langues romanes. La Courbe est déjà un peu créoliste avant la lettre. Il y en aura d’autres, au XVIIIe siècle.
4.7 Succès du nouvel emploi
Le succès de l’emploi de notre terme pour désigner des langues ne fut pas moindre que celui de son premier emploi pour désigner des êtres humains. On retrouve ce nouvel emploi dès 1736 sous la plume de Friedrich Martin, missionnaire allemand des frères protestants de Herrnhut, qui l’applique, sur le côté opposé de l’Atlantique, au créole néerlandais des îles Vierges : « Br. [scil. Bruder] Cars[tens] war fleissig wolt das neije testament ins carriolse bringen : es ist aber schwer : den sie besteht in allzu vieler Sprachen » [4] (cf. Stein & van der Voort 1996 : 6/7). Mais l’histoire de ce succès est déjà une autre histoire que nous nous proposons d’aborder à une autre occasion.
Bibliographie :
Bluteau, Raphael (2002) : Vocabolario portuguez e latino, vol. I-VIII, Suplemento, vol. I, II, Coimbra-Lisboa 1712-1721, 1727, 1728, Reprint Hildesheim : Olms.
Bollée, Annegret (1998) : « Romanische Kreolsprachen V. Französische Kreolsprachen ». In : Lexikon für romanistische Linguistik VII, Tübingen : Niemeyer : 662 - 679.
Chaudenson, Robert (1979) : Les créoles français. Paris : Nathan.
Chaudenson, Robert (1995) : Les créoles. Paris : Presses universitaires de France (Que sais-je ? 2970).
Granda Gutiérrez, Germán de (1970) : « Un temprano testimonio sobre las hablas ’criollas’ en África y América (P. Alonso de Sandoval, De instauranda Aethiopum salute, Sevilla, 1627) ». In : Thesaurus, Boletín del Instituto Caro y Cuervo 25,1, 1-11.
La Courbe, Sieur Michel Jajolet de (1913, 1973) : Premier voyage du Sieur de la Courbe fait à la côte d’Afrique en 1685 : Publié avec une carte de Delisle et une introduction par Prosper Cultru. Paris : Champion-Larose (Nendelen : Kraus Reprint).
Mota, Avelino Teixeira da (1974) : As viagens do bispo D. Frei Vitoriano Portuense à Guiné e a cristianização dos reis de Bissau. Lisboa : Junta de Investigações Científicas do Ultramar.
Pereira, Dulce (2006) : « Contributos da História Geral de Cabo Verde para o estudo da formação e da difusão do crioulo caboverdiano ». In : Lang, Jürgen ; Holm, John ; Rougé, Jean-Louis ; Soares, Maria João (éds.) : Cabo Verde - origens da sua sociedade e do seu crioulo. Tübingen : Narr : 161-178.
Soares, Maria João (2006) : « Igreja, crioulo e línguas em Cabo Verde - séculos XV a XVIII ». In : Lang, Jürgen ; Holm, John ; Rougé, Jean-Louis ; Soares, Maria João (éds.) : Cabo Verde - origens da sua sociedade e do seu crioulo. Tübingen : Narr : 179-198.
Stein, Peter (1998) : « Romanische Kreolsprachen I., b)Begriffsbestimmung und Bezeichnungen ». In : Holtus, Günter ; Metzeltin, Michael ; Schmitt, Christian (éds.) : Lexikon der romanistischen Linguistik, vol. VII. Tübingen : Niemeyer : 610-618.
Stein, Peter et van der Voort, Hein (1996) : Christian Georg Andreas Oldendorp, Criolisches Wörterbuch, herausgegeben, eingeleitet und mit Anmerkungen versehen von P.S. sowie das anonyme, J.C. Kingo zugeschriebene Vestindisk Glossarium, herausgegeben, eingeleitet und mit Anmerkungen versehen von H. van der V. Tübingen : Niemeyer (Lexicographica, Series maior 69).
Woll, Dieter (1997) : « Esp. ’criollo’ y port. ’crioulo’ : volviendo a la cuestión del origen y la historia de las dos palabras ». In : Bollée, Annegret ; Kramer, Johannes (éds.) : Latinitas et Romanitas, Festschrift für Hans Dieter Bork zu 65. Geburtstag. Bonn : Romanistischer Verlag : 517-535.
Notes
* Je remercie vivement Andreas Blum de ses commentaires pertinents à une première version de ce texte et Hélène Boudet de la révision de la version française.
[1] Je dois à une personne du comité de lecture de cette revue l’observation suivante : "A l’époque il y a un autre capucin, italien en l’occurrence, qui a écrit un ouvrage avec une circulation très large (traductions en allemand, en français, plus tard en portugais), qui montre le bien-fondé des plaintes de nos capucins portugais : les portugais avaient renom d’être les plus cruels dans le recrutement et dans la traite d’esclaves. Cf. Giovanni Antonio Cavazzi [missionnaire italien capucin, 1621-1678], Istorica Descrittione de tre regni Congo, Matamba, et Angola... (Bologna : Giacomo Monti 1687), en allemand : Historische Beschreibung Der In dem untern Occidentalischen Mohrenland ligenden drey Königreichen/Congo, Matamba und Angola (München 1694)."
[2] pour Magrabomba, Madrebomba etc., cf. Mota 1974 : 122, nota (2) : « É o canal junto da actual Sherbro Island ».
[3] Tongomas, dans d’autre textes tangomaos, tangomanos, etc., est synonyme de lançados ; tous ces termes désignent les Portugais et Capverdiens qui vivent sur la côte et les descendants que leur donnent leurs compagnes africaines. Ces tongomas servent d’intermédiaires entre les commerçants européens ou capverdiens et les Africains.
[4] Le frère Carstens a été assidu. Il a voulu traduire le Nouveau Testament en créole. Mais c’est difficile, car le créole consiste en trop de langues. (J.L.)